Depuis le 25 mai, des panneaux disséminés dans tout le Wallen préviennent les usagers de cannabis du quartier d’une amende de 100 euros. Le conseil municipal d’Amsterdam, souhaitant lutter contre le tourisme de masse et ses nuisances, est à l’origine de cette initiative. Les habitants de la ville et leurs infrastructures souffrent depuis des décennies des conséquences de la vente libre de cannabis et des vitrines du quartier rouge.

Diederik Boomsma, conseiller chrétien-démocrate Amstellodamois, déclare : « Ça enverra un message important aux insouciants et irréfléchis qui pensent qu’ils peuvent venir ici en vacances en abandonnant toute moralité. » En effet, Amsterdam est envahie par les touristes, et Femke Halsema, maire écologiste de la ville depuis 2018, s’attaque désormais au cœur du problème en entreprenant une transformation progressive de l’hyper-centre.

Le quartier rouge de Wallen est le principal foyer des nuisances, mais les restrictions s’étendent à quasiment tout le centre-ville d’Amsterdam. De plus, dans un effort de lutte contre la pollution sonore, les bars et cafés doivent désormais fermer avant 2 heures du matin en semaine, au lieu de 3 heures. Les établissements proposant des services sexuels devront également fermer à 3 heures du matin, au lieu de 6 heures.

Cette décision marque-t-elle la fin d’un symbole de liberté ? Les commerçants se sont rassemblés pour discuter des répercussions économiques et culturelles de cette interdiction. Le porte-parole du Bulldog coffee-shop a exprimé son inquiétude quant à l’extinction progressive de l’âme du quartier. Selon lui, il suffirait simplement d’appliquer les lois existantes sur la consommation de drogue et d’alcool.

La maire, quant à elle, affirme que son objectif n’est pas de détruire l’héritage culturel d’Amsterdam, longtemps considéré comme un havre pour les minorités alternatives. Elle déclare : « Il y a, à Amsterdam, un état d’esprit de tolérance. Nous sommes toujours en faveur de la légalisation du cannabis et de la non-pénalisation de la prostitution. Cela fait également partie de notre histoire. »

Il reste maintenant à observer les conséquences de ces mesures sur l’économie de la ville, déjà affectée par les nouvelles régulations concernant les locations AirBnb. Amsterdam continue de chercher un équilibre entre la préservation de son héritage culturel et la gestion des effets néfastes du tourisme de masse.