La jeune pousse lyonnaise Naka, spécialisée dans la vente de sodas infusés au CBD, se voit brusquement privée de son droit de commercialiser ses produits, suite à un arrêté préfectoral d’une nature ambiguë.

Le fondateur de Naka, Yan Decock, se trouve confronté à un revers majeur alors que son entreprise, composée de 4 membres, affichait un chiffre d’affaires avoisinant les 350 000 euros cette année. Contrainte par les circonstances, l’entreprise est forcée de mettre un terme à la vente de ses deux sodas au CBD, le Naka Sunset et le Naka Moonlight. Cette mesure découle d’un arrêté préfectoral émis à la fin de l’année précédente, invoquant l’absence de labellisation européenne du CBD dans l’alimentation, également connue sous l’appellation de “Novel Food”.

Yan Decock exprime son désarroi face à cette décision qu’il juge arbitraire : “Nous avons tenté de contester cette décision devant les autorités administratives, dans l’espoir d’obtenir son annulation ou sa suspension, mais nos efforts sont restés vains”, explique-t-il. “C’est une injustice flagrante”, déplore-t-il.

Interrogé sur les motifs de cette mesure, le dirigeant souligne l’incohérence de l’autorisation relative à l’utilisation du CBD : “Alors même que la fleur de chanvre contenant du CBD et les produits cosmétiques à base de CBD sont autorisés, la molécule extraite de manière indépendante est, elle, prohibée. En clair, cela signifie que vous pouvez consommer une infusion au CBD (à partir de fleurs brutes), fumer ou vaporiser des fleurs de chanvre contenant du CBD, voire hydrater votre peau avec des produits au CBD. En revanche, vous n’avez pas le droit de déguster une canette de Naka, pourtant garantie sans THC. Pourquoi cette discrimination ?” s’interroge-t-il.

La start-up, qui envisageait de distribuer ses produits chez Intermarché et Auchan dès le mois de janvier, s’est vue contrainte de retirer près de “30 000 canettes” de tous les points de vente, incluant notamment Monoprix, Franprix, et Casino. Actuellement, “60 000 canettes sont en attente en entrepôt”, précise Yan Decock.

En outre, le fondateur de Naka attend avec impatience l’approbation de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) afin de réintroduire ses produits sur le marché. “Nous estimons et espérons que d’ici 2025, notre marque obtiendra la labellisation nécessaire”, déclare-t-il.

Par ailleurs, cette jeune entreprise, présente sur le marché des sodas infusés depuis 2021, a été distinguée à deux reprises pour ses innovations lors du salon FEEF AUCHAN et des Trophées Canettes d’Or en 2023.

Les explications, le retrait des produits @nakadrink vient du manque de l'accréditation "novel food" de l'Europe @EFSA_EU

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— Yan DECOCK (@YanDECOCK) February 8, 2024