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Fake news sur le cannabis Déconstruction des affirmations de Darmanin

Fake news sur le cannabis : Déconstruction des 10 mensonges de Darmanin

Lors de son intervention sur BFMTV, Gérald Darmanin a formulé plusieurs affirmations concernant le cannabis qui méritent d’être examinées de près.

Voici une analyse critique de ses déclarations, mettant en évidence les inexactitudes et les contre-vérités :

1. « Le cannabis a des taux de THC extrêmement importants »

Selon l’Observatoire Français des Drogues et des Tendances Addictives (OFDT), en 2023, la teneur moyenne en THC était de 29% pour la résine de cannabis et de 14% pour l’herbe. Ces chiffres, bien que significatifs, ne correspondent pas à des taux « extrêmement » élevés. De plus, les extraits à haute concentration en THC sont généralement consommés en quantités réduites, similaires à la dégustation d’un spiritueux fort par rapport à une bière.

2. « Les taux importants de THC poussent à la dépression, au suicide, à la déscolarisation »

La relation entre une forte teneur en THC et des problèmes de santé mentale est complexe et dépend de multiples facteurs, tels que la fréquence de consommation, l’âge de début et la vulnérabilité individuelle. Bien que la consommation intensive puisse être associée à des risques accrus, généraliser ces effets à tous les consommateurs est trompeur.

3. « Proposer une légalisation, c’est donner des coups de poignards aux mères de famille qui élèvent seules leurs enfants »

Cette affirmation émotionnelle manque de fondement factuel. La légalisation vise à réguler le marché, réduire le trafic illégal et contrôler la qualité des produits, ce qui peut bénéficier à l’ensemble de la société, y compris aux familles monoparentales.

4. « Il n’y a pas de société qui a réussi à dépénaliser ou légaliser la drogue sans d’énorme augmentation de consommation »

Les données provenant de pays ayant légalisé le cannabis, comme le Canada, montrent une légère augmentation de l’expérimentation chez les adultes, mais pas nécessairement une hausse significative de la consommation régulière. De plus, la consommation préexistait souvent avant la légalisation, et les augmentations observées peuvent être dues à une déclaration plus honnête des usages plutôt qu’à une réelle hausse.

5. « Les échoppes classiques de vente de cannabis en Belgique et en Suède »

Cette déclaration est erronée. La Suède n’a jamais autorisé la vente de cannabis dans des échoppes, et en Belgique, la vente au détail de cannabis reste illégale, bien que la possession de petites quantités pour usage personnel soit dépénalisée dans certaines conditions.

6. « Après avoir légalisé le cannabis, la première cause de mortalité aux États-Unis est la drogue avec le fentanyl »

La crise des opioïdes aux États-Unis, notamment liée au fentanyl, a débuté dans les années 1990, bien avant les premières légalisations du cannabis récréatif au début des années 2010. Il n’existe pas de lien causal direct entre la légalisation du cannabis et l’épidémie de fentanyl.

7. « Certains États reviennent en arrière (Suède, Pays-Bas) »

Ni la Suède ni les Pays-Bas n’ont légalisé le cannabis au niveau national. Les Pays-Bas tolèrent la vente au détail dans les coffee shops, et la Suède maintient une politique stricte de prohibition. Aucun de ces pays n’est revenu sur une légalisation précédente.

8. « Le marché légal ne remplacera pas le marché illégal »

Au Canada, cinq ans après la légalisation, environ 75% du marché du cannabis est désormais légal, indiquant une réduction significative du marché noir.

9. « Les vendeurs de cannabis aujourd’hui ne croient pas en leur produit comme un producteur de vin. Ils iront donc vers des drogues plus dures en cas de légalisation »

Cette généralisation ne repose sur aucune donnée concrète. De nombreux acteurs du marché illégal pourraient être incités à se conformer aux régulations légales, comme l’ont montré des exemples dans d’autres juridictions.

10. « Aucun pays qui a légalisé ou dépénalisé le cannabis n’a par ailleurs organisé la production du cannabis »

Des pays comme le Canada et l’Uruguay ont mis en place des systèmes réglementés pour la production et la distribution de cannabis, contredisant cette affirmation.

En conclusion, les déclarations de Gérald Darmanin contiennent plusieurs inexactitudes et généralisations non étayées par les faits. Une discussion informée sur la politique du cannabis nécessite une analyse précise des données et des expériences internationales.

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